Introduction
« Écrivons le travail ! » : en 2021, toujours et de nouveau !
Inviter des jeunes à réfléchir et créer sur et autour du travail, voilà le projet que Gestes a proposé il y a six ans à l’académie de Versailles. L’association Écrire le travail, créée suite à la première édition du prix, permet de mobiliser chaque année une quinzaine de chercheurs et chercheuses désireux d’accompagner cette entrée en écriture, au-delà des établissements membres du GIS Gestes.
Par les échanges avec les équipes pédagogiques et nos interventions dans les classes, nous souhaitons rendre accessibles des disciplines des sciences du travail – droit, économie, histoire, psychologie, sociologie… sociales ou du travail, mais aussi ergonomie, gestion, philosophie – : ni cours magistraux, ni ateliers d’écriture, nous proposons, à partir de nos travaux, de nos parcours, de notre subjectivité, d’amener le regard des élèves là où il ne s’est pas encore posé : En retour, les créations originales que nous recevons nous procurent des moments d’émotions et d’étonnements qui viennent nourrir nos réflexions… et changer nos points de vue.
Grâce à la mobilisation des inspecteurs et inspectrices – Olivier Combault et Corinne Leenhardt de 2015 à 2018, Bruno Girard et Valérie Legallicier en 2020-2021-ce sont près d’une vingtaine d’établissements qui se sont inscrits à chaque édition. En 2020-2021, six collègues chercheurs et chercheuses volontaires ont été contacté.es (certain.es plusieurs fois) et vingt-six productions ont été déposées par les établissements inscrits. Le GIS Gestes a fourni des exemplaires de l’ouvrage collectif construit autour de textes des deux premières éditions du Prix (« Écrivons le travail ! Lycéens et chercheurs : écritures croisées sur le travail », éditions Octarès, 2018), à l’attention des équipes pédagogiques de tous les établissements participants. Le numéro du mois de juin 2021 de la revue de l’éducation artistique et culturelle comprend un dossier sur le Prix, devenu programme pour la DAAC de l'académie de Versailles « Ecrire le travail, écrire les métiers" (voir pages 3-4 et 20 à 33) : http://cache.media.education.gouv.fr/file/Lettre_info_juin_/14/1/daactualite_juin_2021_1415141.pdf
Au cours des délibérations du jury composé de chercheurs et chercheuses de l’association Ecrire le travail et du bureau du GIS Gestes, une création s’est particulièrement distinguée : « La culotte de Kasydee », déposée par le lycée professionnel Ferdinand Buisson d’Ermont. Les élèves de Terminale CAP Couture Vêtement Flou ont reçu des chèques-lire qu’elles ont rapidement et joyeusement dépensés en librairie, accompagnées de leur enseignante, Madame Hayette Zouaoui.
Nous avons souhaité valoriser ici cette nouvelle – fantastique, impertinente, drôle et nourrie de références fort à propos-, ainsi que sept autres productions identifiées par le jury, par leur publication ici suivies d’une note rédigée par un chercheur ou une chercheuse du GIS Gestes ou de l’association Ecrire le travail. Par ces notes, nous souhaitons témoigner de la richesse des enseignements que nous tirons des expressions singulières de ces jeunes auteurs et autrices. Ecouter ces citoyens et travailleurs en formation s’exprimer sur leurs attentes comme leurs craintes, leurs échecs comme leurs accomplissements est à la fois nécessaire et précieux. Attachés au dialogue sciences-société, nous nous réjouissons de contribuer à faire connaître et reconnaître leurs pensées, leur créativité, leurs talents, de pouvoir valoriser les plus productions les plus abouties, et en récompenser les auteurs et autrices. Nous espérons ainsi encourager chacune et chacun à oser, à sa façon, dire le travail.
Claire Edey Gamassou,
membre du conseil d’orientation et ancienne membre du bureau du GIS Gestes, présidente de l’association Ecrire le travail